⚜️ Le peuple québécois est un tison qui refuse de mourir, même sous la pluie
Pourquoi nous célébrons la Saint-Jean-Baptiste le 24 juin au Québec ?
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Quand on tente d’éteindre la braise
On a voulu que nous nous taisions.
On a voulu que le feu ne prenne pas.
On a dit : c’est trop bruyant. Trop vivant. Trop enraciné.
Trop français.
Mais les feux de la Saint-Jean brûlent encore.
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La mémoire sous les cendres
La Saint-Jean-Baptiste, célébrée le 24 juin, tire ses racines d’un rituel ancien. Bien avant les drapeaux, bien avant les églises, on allumait des feux du solstice d’été pour honorer la lumière à son zénith.
C’était le début d’un temps d’abondance, de danse, de liens.
L’Église, plus tard, y a placé Jean le baptiste celui qui prépare, celui qui annonce.
Mais ici, sur cette terre dure et vivante, la fête a muté.
Elle est devenue le feu d’un peuple.
Un peuple minoritaire en Amérique, francophone dans un monde anglophone, qui refusait de disparaître dans le silence.
C’est Ludger Duvernay, imprimeur, journaliste et patriote, qui a transformé la Saint-Jean en fête nationale des Canadiens français en 1834, à Montréal.
Un homme qui croyait qu’un peuple devait se reconnaître dans sa langue, sa culture, et ses symboles. Un geste fondateur.
Une flamme levée à contre-courant, dans un contexte de domination coloniale, pour rassembler, affirmer, résister.
Il n’a pas seulement fondé une fête. Il a semé un refus d’abandonner. Il a ancré dans l’histoire l’idée qu’on peut être petit en nombre mais immense en cœur, en mémoire, et en lumière.
Banquet de la Saint-Jean-Baptiste avec Ludger Duvernay
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Là où le feu refuse de mourir
Nous sommes les enfants d’un feu qu’on a tenté d’éteindre.
Les Canadiens français, dispersés entre forêts boréales, côtes rugueuses et fleuve gelé, ont appris à survivre dans un climat rude, avec une langue en exil dans leur propre pays.
Et pour nous, le 24 juin, c’est aussi la fin des classes.
Le début de cet été, toujours trop court.
Un moment suspendu entre les longs hivers de l’âme et les brûlures du soleil.
C’est l’éveil des corps après des mois recroquevillés.
Les pieds nus sur l’asphalte, les feux de camp, les cerfs-volants, les fraises des champs.
C’est le début d’un temps sacré,
les vacances comme une permission de festoyer.
Un plongeon dans la rivière aux ménés
avec des cris qui sentent la longue veillée, des feux d’artifice colorés
et des cœurs qui veulent juste vivre librement, ensemble en gaieté.
Une mémoire tissée d’accents et de sacralités
de voix tues qui recommencent à chanter entre deux gorgées.
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Le cercle, le chant et le bois de travers
On voudrait interdire les feux
Comme on encadre les fêtes
Comme on fait taire les chants trop sauvages, les mots trop libres, les danses trop longues
Mais il y a des feux qu’on ne peut pas réglementer
Parce qu’ils ne brûlent pas que du bois
Ils ravivent les gestes anciens
Ils réveillent les voix tues
Ils embrasent les veines d’un peuple
La langue française, ici, ne se conjugue pas à l’infinitif
Elle grésille, elle invente, elle survit
Elle dit non, quand tout pousse à dire yes
Et la contre-culture
C’est le bois de travers qu’on jette dans le feu
Celui qui fait danser les flammes autrement
Celui qui rappelle que nous ne sommes pas une ligne droite
mais un cercle vivant
Un feu de camp
Une mémoire debout
Un rempart vivant
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Nous sommes les braises
Dans cette nuit de juin, sous les étoiles timides du 24 juin
nous devenons nous-mêmes le brasier
🔥 Avec une langue forte qui ne meurt pas
🔥 Avec la joie qui ne se marchande pas
🔥 Et surtout, avec la lumière qui refuse de s’éteindre
Car un feu, pour vivre, a besoin d’oxygène
Il ne suffit pas de s’en souvenirIl faut souffler dessus
Le nourrir de gestes, de récits, de présences vraies
Pas de folklore figé, mais d’élan
D’engagement
De tendresse
Alors, on tend la main aux enfants
et à ceux qui choisissent notre territoire
portant le fleurdelisé comme une promesse partagéeOn leur raconte ce que c’est que d’habiter un feu
On les laisse courir autour, les yeux brillants,
avec une lampe de poche et un rêve grand
Et moi,
lors de ce feu de la Saint-Jean,
je vais aussi laisser mourir une partie de moi
en y lançant des bouts de bois durs, pétrifiés,
ces morceaux d’histoires, de peurs ou de fardeaux
qui ont besoin d’être consumés.
Je sais qu’ensuite,
je vais en ressortir plus libre, plus ancrée, plus déposée,
pour accueillir l’été fraîchement renouvelé.
Et vous ?
Prendrez-vous le temps, vous aussi,
de jeter dans le feu ce qui n’est plus nécessaire pour avancer ?
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Célébrons
Alors on marche vers le rivage
avec nos légendes et nos cicatrices
On chante un refrain égratigné
Et dans la nuit, une voix s’élève
Puis une autre
Puis une autre encore
🎶
Gens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amour
Gens du pays, c’est votre tour
De vous laisser parler d’amour...
🎶
💛 PS Comme mes compatriotes, je vais aussi prendre des vacances.
Je vous reverrai bientôt, au détour de la fin de l’été juste avant la rentrée. Que le feu vous accompagne et que la joie reste vive dans vos pas.
Avec amour,
Annie 🌿
Annie Bahl 🌟 Guide d’affaires forte de plus de 30 ans d’expérience en entrepreneuriat, en accompagnement et en réinvention personnelle, aide les entrepreneurs à transformer leurs défis en occasions de croissance authentique, insufflant joie et motivation à chaque étape du parcours.
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⚜️⚜️⚜️ Bonne Saint-Jean ⚜️⚜️⚜️
En tant que Française je suis admirative de la force et l'inventivité avec lesquelles les Québécois défendent leur langue. De mon côté de l'atlantique nous nous laissons envahir par les anglicismes (on se calme, j'ai été prof d'anglais j'adore cette langue) et surtout la langue du capitalisme et du monde des affaires au lieu d'utiliser des alternatives en français.