Je viens de perdre mon travail comme enseignante. Mais pas ma voix.
Et si on enseignait autrement, même sans classe ?
Quand j’étais en secondaire 5, un test d’orientation m’a annoncé deux carrières idéales pour moi : militaire et enseignante. J’ai compris tout de suite le côté militaire — aventure, risque, voyage. Mais enseignante ? J’étais épuisée par l’école, par des cours ennuyeux, des professeurs monotones. Je croyais même que ce test était truqué pour recruter des enseignants ! Je m’étais promis que je ne serais jamais comme elles.
Pourtant, à peine sortie de mon école de cuisine, je me suis retrouvée devant une classe, à enseigner. Je n’aurais jamais imaginé que ce métier devienne une passion profonde.
Je me souviens précisément d’un de mes tout premiers cours.
J’avais 25 ans, fière et nerveuse dans mon uniforme de chef, prête à transmettre la magie d’une recette emblématique : la crêpe Suzette. Mais à trente minutes du cours, je réalise avec panique qu’il manque l’ingrédient phare :
le Grand Marnier.
Sans carte, sans portefeuille, juste quelques pièces en poche, je file à la SAQ. La caissière refuse catégoriquement de me vendre la bouteille, persuadée que je suis mineure. Je ris jaune. J’ai 25 ans, mais rien pour le prouver.
Alors, inspirée par l’urgence, je respire profondément et raconte. Je décris la recette en détail : le beurre fondant, l’orange zestée, la flamme bleue dansante. Je parle de mes élèves qui m’attendent, de mon rêve de transmettre quelque chose de précieux.
Et je conclus, le cœur battant :
« Je ne pars pas d’ici sans mon Grand Marnier. »
Elle me regarde longuement. Et finalement, elle me croit.
Ce jour-là, quelque chose s’est allumé en moi. J’ai compris le pouvoir immense de la parole lorsqu’elle vient d’un endroit profondément sincère. Cette expérience a tracé le chemin de toute ma vie : transmettre, enseigner, et guider avec authenticité.
Vendredi le 11 avril 2025, mon poste d’enseignante dans le programme Lancement d’une entreprise a disparu brutalement, suspendu par le ministère de l’Éducation du Québec. En une seule journée, sans le moindre préavis, nous sommes un millier d’enseignantes à avoir perdu notre emploi, notre sécurité, nos repères et notre stabilité. Une histoire de corruption et d’irrégularités … Oufff !
Un rappel soudain, presque cruel, que tout peut basculer sans avertissement. Encore une fois, ma vie me rappelle cette vérité : tout peut changer.
Je me retrouve à une nouvelle croisée des chemins.
J’accompagnais déjà des entrepreneurs à temps partiel et j’enseignais à temps plein, à distance, avec un cadre souple, sans pression, parfois même en pyjama.
Brusquement, mon programme n’existe plus.
Est-ce qu’il reviendra ? Je ne le sais pas.
Ce matin, j’ai écrit à M. Bernard Drainville le ministre de l’Éducation pour lui rappeler l’importance cruciale du rôle que nous jouons comme enseignants dans ce programme particulièrement fréquenté par des nouveaux immigrants.
Car ce programme, c’est bien plus qu’un cours sur 3 mois. C’est la porte d’entrée pour de nombreux entrepreneurs issus de l’immigration, souvent anciens travailleurs autonomes ou chefs d’entreprise dans leur pays d’origine. Pour plusieurs, c’est leur premier contact avec le système scolaire québécois : ses règles, ses attentes, ses façons de faire.
Nous leur apprenons non seulement les fondements d’une entreprise, mais aussi la fiscalité québécoise, les obligations légales, les permis, et l’importance d’un entrepreneuriat structuré et transparent, loin de l’économie informelle ou du travail au noir.
Mais au-delà des documents Excel des évaluations et des dates limites, il y a le quotidien. Le vrai. Celui qui ne figure dans aucun manuel.
Arriver à l’heure. Respecter les échéances. Préparer un PowerPoint. Communiquer par courriel. Remplir un tableau Excel. Ce sont parfois de petits gestes anodins pour nous, mais pour eux, ce sont des apprentissages majeurs.
Entre les enseignements magistraux, j’explique aussi où acheter des mitaines chaudes, quoi faire quand le nez du plus petit coule sans arrêt, et à quel organisme s’adresser pour recevoir un panier de Noël. Et surtout, j’écoute mes élèves me raconter leur histoire, leur réalité.
Être enseignante, pour moi, c’est aussi veiller sur les détails que personne ne pense à nommer, mais qui permettent à l’autre de se sentir accueilli dans ce Nouveau Monde.
L’effet maître, c’est ce qui reste, longtemps après que les mots se soient effacés. C’est ce qui continue de vivre en l’autre, comme une empreinte douce et vivante.
🌍 Une histoire parmi tant d’autres
Je pense, entre autres, Alejandra, douce et courageuse, pour qui le français représentait un mur. Elle avait tout : l’idée, l’ambition, l’éthique de travail. Mais les mots trébuchaient parfois. Son accent la rendait hésitante. Pourtant, à chaque coaching, elle était là, attentive, volontaire, déterminée.
Un jour, je lui ai simplement dit :
« Ton accent ne t’empêche pas d’être comprise. Je te comprends très bien. Et ton message est important. Ne le retiens pas. »
Elle m’a regardée avec un mélange de surprise et de soulagement.
Ce petit moment a tout changé.
Quelques semaines plus tard, cette même entrepreneure s’est retrouvée à prendre la parole devant la ministre du Revenu national du Canada, Marie-Claude Bibeau, à l’occasion de la Journée de la Femme.
Elle a osé. Elle a brillé. Et son pitch a été un succès.
👉 Pour lire son histoire inspirante au complet : Maîtriser son pitch – Les clés du succès d’une entrepreneure face à la ministre du Canada
💫 Connaissez-vous l’effet maître ?
L’effet maître, c’est ce phénomène puissant et souvent invisible, qui dépasse les savoirs transmis.
C’est ce qu’il reste bien après que le contenu ait été oublié.
C’est une trace vivante dans le cœur, un ancrage dans la mémoire affective.
Ce n’est pas une méthode ni une technique.
C’est une posture. Une manière d’être.
C’est ce qui arrive quand une personne, par sa présence, sa cohérence et son engagement sincère, devient un point d’ancrage dans le parcours de quelqu’un d’autre.
J’ai vu cet effet chez mes élèves : des adultes venus de loin, parfois méfiants, parfois épuisés, souvent brillants, mais invisibilisés.
Et puis, au fil des cours, quelque chose s’ouvre.
Une phrase, un regard, une reconnaissance.
Et soudain, ils se sentent vus. Crédibles. Capables. Confiants.
J’ai vu le même phénomène en coaching : une entrepreneure traverse un brouillard, cherche sa direction. Et au détour d’une conversation, d’un silence bienveillant, d’une reformulation juste, elle se redresse.
Elle redevient auteure de son chemin.
Ce n’est pas que je l’ai « aidée » — je lui ai simplement rappelé qui elle était déjà.
L’effet maître ne se mesure pas tout de suite.
Il agit en profondeur, en douceur, en décalé.
Il se reconnaît parfois des mois, des années plus tard, dans un message :
« Annie, je repense souvent à ce que tu m’avais dit… Ça a tout changé. »
Et si j’aime tant enseigner, si j’aime t’en guider, c’est à cause de ça.
Parce que je crois à cette empreinte discrète, mais durable.
À cette façon d’enseigner qui ne façonne pas, mais révèle.
À cette foi que chaque être porte une lumière, et que parfois, un bon enseignant n’a qu’à souffler doucement dessus pour qu’elle s’embrase.
✨ Je suis #opentowork… et encore plus open à accueillir de nouvelles clientes en coaching
Si tu ressens l’appel d’être guidée avec douceur, structure et authenticité, je t’invite à me contacter. On construira ensemble, une étape à la fois, un projet aligné qui te ressemble.
🌿
[Réserve ton appel découverte ici]
✨ Ce que vous êtes est plus précieux que ce que vous faites. C’est de là que tout commence.
Avec joie ,
Annie 🌿
Annie Bahl 🌟 Guide d’affaires forte de plus de 30 ans d’expérience en entrepreneuriat, en accompagnement et en réinvention personnelle, aide les entrepreneurs à transformer leurs défis en occasions de croissance authentique, insufflant joie et motivation à chaque étape du parcours.
Pour en savoir plus …
🚀 Découvrir mes services
💌 Abonnez-vous à mon infolettre
❤️ Votre bien-être n’est pas un luxe. C’est le cœur battant de tout ce que vous créez.❤️
Tu as vraiment la toque d’une grande cheffe… et d’un maître aussi! C’est toujours inspirant de te lire. Tes mots vont sûrement germer en quelque chose de grand. Merci!